D’Ebats Féministes, soixantième !!!!!
Sortie
du dernier D’Ebats
Féministes, le bulletin du Planning Familial 69 : c’est déjà le 60ème
numéro de cette parution entièrement écrite par des militantes et salariées du
Planning, avec une belle régularité de 4 numéros par an.
Dans
ce numéro :
- des
dossiers sur les mobilisations récentes contre les violences sexuelles, et sur
le droit à l’avortement en Europe.
- des
articles sur les actions menées par le Planning Familial à Villeurbanne et dans
l’Ouest lyonnais.
- une
présentation de l’œuvre de Kate Millett et de Colette Guillaumin, deux figures
féministes disparues cette année.
- et
encore plein d’infos et des conseils de lecture…
La
version numérique est disponible sur : http://www.leplanning-rhonealpes.org/wp-content/uploads/2017/11/Bulletin-60-novembre-2017.pdf
Et
pour le recevoir dans votre boîte aux lettres : il suffit d’adhérer !
(Et vous apporterez ainsi votre soutien à notre association).
En
avant-goût, voici l’édito de ce n° 60.
Ne laissons pas retomber
la colère.
Pour un Weinstein dénoncé combien de
harceleurs, bons pères de famille, hommes politiques, enseignants courent en
toute impunité.
Depuis
l’ébruitement de l’affaire Weinstein, la parole sur le harcèlement et les
agressions sexuelles se libère.
Cette
prise de parole s’accompagne de ses contradicteurs qui puisent dans l’ignorance
et la bêtise toute leur inspiration mais aussi d’une somme de compassions
hypocrites.
Les
femmes sont régulièrement dépossédées de
leur statut de victime par la mise en doute de leur récit : « t’étais
habillée comment ? Que faisais tu toute seule dans la rue la
nuit ? Tu t’es pas vraiment défendue… »
Les
femmes victimes de violences sont poussées à porter plainte, à quitter le
domicile conjugal, sans que soient pris en compte leurs propres cheminements et
leurs allers retours. Leur parole n’est pas entendue, on impose constamment un
tiraillement aux femmes : celui de dire non alors que ce refus est ignoré
par les violeurs et les agresseurs, comme celui de porter plainte alors que les
conditions ne sont pas réunies et que souvent les femmes sont renvoyées chez
elles sans aucune solution. C’est là qu’on voit la faiblesse des lois, acquises
grâce à la mobilisation des mouvements féministes, souvent insuffisamment
appliquées (93% des plaintes pour harcèlement sont classées sans suite). On
peut donc douter de l’efficacité de la prochaine loi sur le harcèlement de rue
dont on ne voit pas bien comment elle sera mise en œuvre. Elle sous-entend que
la rue est le seul espace du harcèlement laissant de côté tous les autres lieux
(travail, lieu d’études, transports...).
En
ces jours proches du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les
violences faites aux femmes, il est bon de rappeler que la parole des femmes
doit être respectée mais aussi leurs hésitations et leurs incertitudes face aux
décisions à prendre. Elles seules doivent pouvoir décider de se taire ou de
parler.
Agressions
et harcèlement sexuel s’inscrivent dans un continuum de violences qui peut
aller jusqu’au meurtre.
Suffit-il
de gonfler l’arsenal juridique alors qu’un travail d’éducation, de
sensibilisation et de formation des personnels de police et de justice reste
essentiel ?
Suffit-il
de faire encore une loi alors que de nombreuses associations de lutte pour les
droits des femmes voient leurs subventions diminuées ou supprimées ?
Aucune
loi ne sera efficace si un travail de prévention, d’éducation à l’égalité dès
le plus jeune âge des garçons et des filles n’est pas engagé avec des moyens suffisants.
Nous
refusons de nous laisser endormir, nous savons que seule la lutte paye et que
sans un mouvement féministe fort et offensif aucune loi proposée ne saura
répondre à nos besoins et à nos exigences : Ne laissons pas retomber la colère !